Julien et la miellerie de Sébastien

Julien Baus Producteur de miel passionné

« En élevant des abeilles et en récoltant du miel grâce à la pollinisation des champs, arbres, fleurs aux alentours, je me sens déjà un ambassadeur du territoire. »

« Après une rencontre marquante avec un apiculteur local, Julien se lance dans la production de miel, en parallèle de son métier de dessinateur. Attaché à la nature et à son territoire, il travaille avec Jean-Pierre à la « Miellerie de Sébastien ». Collaborant avec des agriculteurs locaux, il valorise un tourisme durable et souhaite partager sa passion pour les abeilles avec d'autres ambassadeurs de la Seine-et-Marne. »

Julien et la miellerie de Sébastien

Il y a des histoires qui ne s’oublient pas, des signes qui ne trompent pas, et des rencontres qui changent une vie !
Découvrez le parcours émouvant de Julien, apiculteur passionné.

Pouvez-vous vous présenter et m’en dire plus sur votre parcours ?

J’ai 43 ans j’ai toujours vécu en Seine-et-Marne, mes parents s’y sont installés pour le travail et même si je suis né en Lorraine je me considère comme seine-et-marnais. Je vis à Rampillon près de Nangis.
J’ai suivi un cursus technique pour devenir dessinateur projeteur, je suis toujours en poste actuellement et le temps qu’il me reste, je le dédie désormais à l’apiculture.
J’ai suivi une formation théorique auprès de Dominique Deslandes, il m’a sensibilisé surtout à l’environnement, à la nature et la condition animale.
En ce qui concerne la pratique j’ai été formé par Jean-Pierre Fournier, le père de Sébastien, fondateur de la « miellerie de Sébastien ».

Comment est né ce projet qui est votre activité secondaire ? D’où vous vient cette passion ?

Comme j’aime souvent le dire, ce n’est pas moi qui suis allé vers les abeilles mais les abeilles qui sont venues à moi…
Mon histoire est étroitement liée à celle de Sébastien et son père, sans leur parcours et leur passion, je n’en serai pas là aujourd’hui.
Sébastien était un jeune apiculteur, plein de dynamisme et d’envie, il a acquis sa miellerie qu’il a simplement nommé « la miellerie de Sebastien » en 2008. Malheureusement la maladie l’a rattrapé, il a quitté ce monde en laissant les ruchers en héritage à Jean-Pierre, son père, qui a souhaité faire perdurer la passion de son fils.
Cette histoire, je l’ai apprise lors de ma rencontre avec Jean-Pierre, c’était une belle journée de mai. J’ai découvert dans mon jardin que des abeilles s’étaient installées, je ne savais pas quoi faire à part appeler un apiculteur et c’est Jean-Pierre qui s’est présenté…
Il est venu installer sa ruche pour récupérer les abeilles, et comme de bons soldats, j’ai vu les abeilles se poser sur la ruche et marcher, parce qu’il faut le savoir, les abeilles sont aussi de bonnes marcheuses !
A la tombée de la nuit il est venu récupérer sa ruche, les abeilles étaient toutes rentrées ainsi que la reine. C’est à ce moment que Jean-Pierre m’a raconté son histoire et celle de Sébastien, qu’il venait de perdre il y a peu. J’avoue avoir été très touché par son récit…la perte de son fils était récente et l’émotion était palpable dans sa voix.
La suite est une série de « signes annonciateurs » : un an après ma rencontre avec Jean-Pierre, des abeilles sont revenues dans mon jardin et se sont installées dans une grosse cabane à oiseaux ! Je les ai laissées faire et je les ai observées pendant près d’un an, j’allais les voir régulièrement, j’ai vite remarqué qu’elles avaient chacune un rôle bien précis mais aussi qu’elles étaient vulnérables.
Puis je me suis rendu compte que je m’étais attaché à ces petites bêtes et que je souhaitais m’en occuper plus sérieusement et pour cela, j’avais besoin de conseils…c’est alors que j’ai recontacté Jean-Pierre, qui m’a beaucoup apporté et m’a proposé de le rejoindre à la miellerie de Sébastien.
J’ai arrêté de réfléchir et je me suis lancé dans l’aventure… !
Mon premier lot de ruches je l’ai construit avec des palettes, la pandémie et le confinement m’ont permis de consacrer du temps à cette activité secondaire et d’investir dans du matériel d’occasion que j’ai recyclé, c’est beaucoup de menuiserie !
Aujourd’hui Jean-Pierre et moi avons chacun notre propre production elles sont commercialisées sous l’enseigne « La Miellerie de Sébastien », et nous travaillons en lien avec des professionnels apicoles.

Parlez-nous de votre journée type en pleine saison de récolte de miel.

Dès le mois de mars, les abeilles commencent leur travail de pollinisation, l’effervescence du printemps leur permet de butiner à foison et la première récolte a lieu en général fin mai début juin, ce que l’on appelle le miel de printemps. En 2022 j’ai réalisé neuf récoltes.

Le processus commence quelques jours avant la récolte, le miel étant stocké sur les éléments supérieurs des ruches, nous installons un dispositif pour que petit à petit les abeilles descendent vers les éléments inférieurs. De cette façon, nous pouvons prélever le miel calmement sans stresser nos abeilles.

Quels miels pouvons-nous retrouver à la miellerie de Sébastien ? Comment pouvons-nous nous les procurer ?

On récolte du miel de printemps (arbres fruitiers, petits arbustes, aubépines, colza), du miel d’acacia (avec de la ronce qui donne des notes fruitées), du miel toutes fleurs d’été avec plus de caractère et du miel de tournesol.
Pour ma part, j’ai également réalisé un miel annuel, du printemps à l’été, un miel aux touches florales de toutes saisons et de luzerne.
La commercialisation se fait surtout grâce au bouche-à-oreille, et nous vendons lors des brocantes et des marchés de Noël, en paniers garnis.

Pourquoi est-il important pour vous de travailler à l’échelle locale, avec des agriculteurs et apiculteurs seine-et-marnais ?

Travailler en local c’est bénéficier de l’expérience des producteurs et agriculteurs locaux qui mettent à disposition leur savoir-faire pour le bien commun.
Lorsqu’un agriculteur met son champ en jachère florale, cela profite à nos abeilles et donc à notre production.
Nous travaillons ensemble, il n’y a pas de concurrence, notre but est de faire connaître nos produits au plus grand nombre et de partager.

Quels sont vos lieux préférés en Seine-et-Marne ?

Comme vous avez pu le comprendre je suis très proche de la nature et j’aime randonner avec ma compagne et mes chiens que ce soit en forêt de Fontainebleau ou celle de Villefermoy près de chez moi.
Nous avons beaucoup de chance de vivre dans un cadre naturel très diversifié, entre champs et forêts, bords d’eau etc…
J’ai eu également la chance de participer aux soirées aux chandelles à Vaux-le-Vicomte et je dois avouer que notre territoire possède également une grande richesse patrimoniale !

Que représente pour vous le fait de devenir « Ambassadeur de la Seine-et-Marne » ? Comment imaginez-vous votre implication ? Seriez-vous prêt à faire découvrir l’apiculture à des ambassadeurs ?

En élevant des abeilles et en récoltant du miel grâce à la pollinisation des champs, arbres, fleurs aux alentours, je me sens déjà un ambassadeur du territoire.
Ensuite, mon rôle serait plus pédagogique, bon nombre de fois on m’a posé des questions sur l’apiculture, sur les abeilles, et je serais tout à fait disposé à accueillir d’autres ambassadeurs, bien équipés il va de soi, pour leur expliquer le principe de l’apiculture, leur montrer mes ruchers, et leur démontrer combien il est important de fleurir nos jardins et de laisser travailler ces petits insectes.
L’apiculture pour moi c’est avant tout une passion pour l’abeille, il faut la respecter, la laisser vivre, butiner, polliniser.

Et pour tout savoir sur les abeilles…

Est-ce que les abeilles hibernent ?

Les abeilles hivernent plutôt, elles ont toujours un minimum d’activité mais ne sortent pas. S’il fait très froid elles maintiennent la température dans la ruche en faisant vibrer leurs muscles ou en nettoyant les alvéoles par exemple. Elles consomment également leur propre miel toujours pour maintenir la température surtout lorsque la reine reprend la ponte. Elles ne sortent qu’à partir de 8/10 °.

Combien de temps vit une abeille en moyenne ?

Les abeilles d’hiver ont une durée de vie de 6 mois environ, elles sont plus grosses, plus velues, cette longévité est due au fait qu’elles ne sortent pas butiner contrairement aux autres. Il faut savoir que le butinage demande énormément d’énergie : elles doivent se déplacer parfois très loin pour aller butiner et pour transporter des pollens et nectars qui font jusqu’à leur propre poids !
C’est pour cela que celles qui butinent ont une durée de vie d’environs 20 jours à l’extérieur de la ruche et 20 jours à l’intérieur. Le plus souvent elles meurent d’épuisement.
Quant à la reine elle a une durée de vie de 5 ans maximum.

Où retrouver notre nouvelle ambassadeur Julien Baus ?